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Resident Evil 3 : le test de Biohazard France | 30/03/2020 à 16:59

Resident Evil 3 - LE TEST
Après un remake de Resident Evil 2 réussi, il est apparu normal à Capcom d’entamer le chantier de sa suite directe. Resident Evil 3 reprend les événements tragiques de Raccoon City (une métropole industrielle située dans le Midwest des Etats-Unis) dans un laps de temps qui chevauche l’histoire de Resident Evil 2. On incarne cette fois une héroïne emblématique de la saga, Jill Valentine, membre du S.T.A.R.S., qui mène son enquête pour découvrir la vérité derrière un événement tragique. Cependant, elle est loin de se douter qu’un nouveau cauchemar l’attend…


Resident Evil 3 est, plus que Resident Evil 2, une revisite de sa version originale, c’est flagrant à plus d’un titre. Tout d’abord dans son introduction de l’histoire qui, tournée en scènes d’action live, montre bien le chaos en ville, mais bizarrement cette entrée en matière est moins "badass" que dans l’opus original, qui mettait en scène le commando d’une des branches armées d’Umbrella (l’UBCS). Le prologue du jeu vous donne l’occasion de jouer en mode FPS dans la chambre de Jill, qui se réveille après un terrible cauchemar ce fameux 28 septembre 1998 à 20h07. A son agenda, un seul objectif : s’échapper de Raccoon City où le virus T s’est finalement répandu et transforme littéralement les humains en zombies. Mais la menace est plus grande pour Jill puisque qu’une nouvelle Arme Bio-Organique (A.B.O.) , appelée Nemesis, est larguée en ville par la société pharmaceutique Umbrella, responsable de tous ces maux. Le Nemesis n’aura lui pour seule mission que de rechercher et d’éliminer les membres du S.T.A.R.S. encore en vie dans la ville.


Jill pourra compter sur l’aide des soldats de l’UBCS durant ce périple, tout comme eux auront besoin de l’expérience de cette flic qui les rencontrera par l’intermédiaire de Carlos Oliveira, un mercenaire guérilléro non dénué de valeurs, ni de courage, et bien déterminé à secourir autant de civils que possible.


Vous voilà donc embarqué dans cette nouvelle aventure qui propose dès son commencement de démarrer en vue FPS comme un hommage à Resident Evil 7, seul épisode à ce jour ayant osé proposer ce style de jeu. Vous retrouverez d’ailleurs un grand nombre de références à d’autres jeux RE durant votre périple, que ce soit lors de phases scriptées semblables à ce que l’on a pu connaître dans Resident Evil 6, qui mettent de la tension mais qui ne sont pas forcément agréables à rejouer par la suite, ou lors de rares plans fixes comme dans les "vieux" RE pour interagir avec des objets afin de mener à bien des actions essentielles à votre progression. De nombreuses scènes vous rappelleront aussi Resident Evil 1, Resident Evil 4, Resident Evil Revelations 2 et comme tout RE qui se respecte, la notion de nombreux allers-retours sera de mise. Le tout sans dénaturer les scènes de sursaut présentes dans l’opus original Resident Evil 3 Nemesis.


L’ambiance est d’ailleurs *LE* point fort de ce nouveau Resident Evil 3. Ceci grâce notamment à un environnement sonore remarquable toujours au top (jouez au casque, vous m’en direz des nouvelles !). On en avait déjà eu un large aperçu dans Resident Evil 2 avec le R.P.D., mais ici l’exercice est monté d’un cran de par le mix intelligent des phases d’action-tension lors de vos rencontres avec Nemesis dans les rues de Raccoon City, et des phases d’exploration classique qui vous amèneront de surprise en surprise, que ce soit à votre arrivée au commissariat avec Carlos, ou lors de votre quête essentielle dans l’hôpital Mémorial Spencer, dont le design agrandi est plutôt bien réussi.


Vous l’aurez compris, Resident Evil 3 propose de prendre le contrôle de Jill et Carlos de façon alternative au cours de l’aventure. Ce binôme Jill-Carlos fonctionne bien. Si Jill reste la reine des crocheteuses (à partir du moment où vous aurez mis la main sur son crochet), Carlos est lui ce costaud qui met des pains dans la tronche des vermines environnantes lorsqu'on utilise le système d’esquive parfaite. Ce système d’esquive qui était plutôt automatique, en tout cas plus facile à réaliser dans l’opus original, demandera ici de la pratique pour être parfaitement réalisé. Loin d’être évidente, l’esquive parfaite aurait gagné à une exécution plus simple, car même en mode facile, on ne sent aucune différence. On se rend compte que finalement, elle est loin d’être essentielle à maitriser (et heureusement d’ailleurs) pour progresser dans l’aventure et finir le jeu. Elle a tout de même l’avantage de proposer pour le fun une scène au ralenti afin de défourailler l’ennemi si vous dégainez votre arme à temps, avant la fin du bullet time.


Puisque j’en suis à parler des armes, vous retrouverez de façon progressive, au cours de votre exploration, l’arsenal classique customisable à l’aide de pièces d’armes trouvées sur votre chemin (pistolet, fusil, lance-grenade, fusil d’assaut). Pour fabriquer votre mix de munitions, les différentes poudres et explosifs vous seront d’un grand secours. À noter que les mines sont désormais chargeables directement dans le lance-grenades, allégeant ainsi l’inventaire d’un lance-mines que peu de joueurs utilisaient dans Resident Evil 3 Nemesis. Bonne décision. Le couteau quant à lui, ne sert plus de defense item et sa maniabilité est différente suivant que l’on l’utilise avec Jill ou Carlos. Carlos retrouve la façon de charcuter de Leon dans Resident Evil 2 tandis que Jill porte un coup d'estocade. Cela se ressent dans l’achèvement des zombies au sol.


Les zombies… la raison d’être de Resident Evil. Raccoon City en regorge à tous les coins de rues ! Ils sont plus coriaces encore que dans Resident Evil 2. A tel point que ça en est presque exagéré si l'on se prête à l’exercice des head shots. Ils se relèvent aussi plus vite lorsque vous tentez de les achever au sol. Et leur déclinaison parasitaire est une véritable nouvelle menace à distance. Ils ne sont malheureusement plus autant démembrables au sol que dans Resident Evil 2...


Côté monstruosités d'Umbrella, vous retrouverez les Drain Deimos fourbes et attaquant en nombre, capables de parasiter Jill.
Les Hunters, représentés dans deux de leurs catégories : les Beta qui vous donneront à chaque apparition des sueurs froides, puisqu’ils peuvent vous pourchasser en ouvrant les portes, et les Gamma qui peuvent être redoutables si vous vous présentez à eux en chétif désarmé, ou au contraire inoffensifs si vous vous la jouez façon John Rambo.


Le Licker rôde toujours dans les recoins du R.P.D., aussi, ne vous laissez pas surprendre ! Quant aux Cerberus, ils sont toujours à la recherche de chair fraiche, ils en ont certainement marre d’avaler de la viande avariée.


Et Nemesis alors dans toute cette histoire ?

Comme Capcom l’a fait dans le jeu, j’ai pris le temps de vous le présenter : en effet si son entrée en matière est tonitruante, il met ensuite un peu de temps à refaire son apparition. Mais c’est pour mieux tenter de détruire Jill ensuite ! Il peut vous courser, vous dépasser, vous ramener à lui à l’aide de ses tentacules, vous viser à distance, bref, il est bien plus redoutable qu’un Tyrant. Heureusement, vous aurez la possibilité de le ralentir en utilisant les éléments du décor comme les barils explosifs ou les transformateurs électriques. À chaque fois que vous réussirez à lui faire mettre un genou à terre, il lâchera devant lui un caisson que vous vous empresserez de récupérer car celui-ci peut contenir un objet bien utile pour customiser vos armes ou des munitions pêchues pour la suite de votre combat.


Les affrontements contre Nemesis dans ses formes mutantes plus élaborées vous coûteront un max de munitions, soyez donc le plus économe possible et stockez tout ce que vous pouvez dans le coffre, même si les sacoches R.P.D., toujours présentes, viendront agrandir votre inventaire de 2 cases chacune.
J’ai apprécié globalement la façon d’affronter Nemesis à ces différents stades de transformation, hormis sur une seule phase. Vous verrez à laquelle je fais allusion lorsque vous y serez.


Des regrets, des regrets…

Abordons maintenant ce qui fâche - et pas qu’un peu.

Tout d’abord, les personnages secondaires sont sous-exploités et les choix artistiques ou scénaristiques sont discutables. Cela fera débat dans la communauté de fans que nous sommes, on en reparle dès que vous aurez terminé le jeu.


Ensuite, on note l'absence d'un grand nombre de lieux emblématiques ! C’est bien simple, à quelques rares exceptions près, on ne reconnait plus les lieux traversés d’antan. Alors cela a au moins la vertu d’avoir ce sentiment de jouer à un vrai reboot. Si c’était l’effet recherché, c’est réussi, mais à quel prix pour les fans ?


Il n’y a que trop peu d’énigmes aussi... Et pourtant celles de l’opus original, qu’elles soient visuelles ou musicales (souvenez-vous de l’air de la boite à musique défaillante) auraient mérité un brainstorming pour des arrangements au nouveau contexte. Mais bien sûr, à partir du moment où Capcom a décidé de supprimer certains endroits, certaines énigmes n’avaient plus lieu d’être. C’est un crève cœur. Dommage car celles présentes dans le jeu sont agréables à réaliser.


Enfin, Capcom nous avait promis des corbeaux. Je crois qu’ils sont restés cachés dans les arbres dès qu’ils ont aperçu Nemesis débarquer en ville...
Les Brain Suckers font les frais d'un design trop proche de celui du Drain Deimos, à n’en pas douter. Et les araignées dans tout ça alors me direz-vous ? Il n’y a donc que Resident Evil et Resident Evil 0 qui peuvent se targuer de les montrer sous leur meilleur aspect peu ragoûtant ?
Capcom a encore raté l’occasion de nous les "remaker".
Leur disparition a emmené avec elle la suppression des herbes bleues qui soignaient le poison. Un peu dommage quand on voit les dégâts causés par un Drain Deimos pondeur… Enfin et là aussi, de par la disparition de certains lieux, le ver géant "Grave Digger" est resté sous terre. Aucune chance qu’un corbeau ne vienne le picorer de toute façon…


La durée de vie se retrouve dans une moyenne basse (5 à 10 heures de jeu) lors de votre première partie selon que vous preniez tout votre temps ou non.

Au rang des satisfactions :

De nombreuses cut scenes viennent rythmer l’histoire (que l’on peut zapper bien sûr), ce qui est relativement nouveau dans un Resident Evil.

Les documents sont présents en nombre et ramènent à une lecture envoûtante qui sert l’ambiance de façon remarquable.

La carte est bien utile pour se repérer dans ces nouveaux environnements repensés, et localiser les objets laissés en route.


Le rendu graphique à l’écran est au top avec ces couleurs chatoyantes sur les enseignes lumineuses, et jusque dans les flammes (mention spéciale à la version PC).

La bande son n'est pas si mauvaise, même si moins conséquente et encore bien en deçà de celle de l'épisode original.

Les doublages en français sont plutôt de bonne facture, hormis la voix de Mikhaill Victor, complètement ratée...
La VO anglaise est quant à elle remarquable, il est regrettable que la traduction dans les sous-titres français soit un peu trop facile parfois.

La quête annexe des Mr. Charlie qui remplace celle des Mr. Raccoon dans Resident Evil 2 est plutôt plaisante.


Les nombreuses références cinématographiques (Aliens, Predator…) et les références aux jeux Capcom (Megaman, Ghouls'n Ghosts, Ghosts'n Goblins, Captain Commando, 1942...) au travers d’affiches à observer comme un touriste japonais avec l’appareil photo de Frank West, sont plutôt réussies.


Le laboratoire NEST-2 est un peu moins austère et finalement plus plaisant que le NEST de Resident Evil 2.


La boutique déblocable après l’achèvement de votre première partie vous permettra d’acheter avec vos points de récompense des défis, tout un tas d’objets et des améliorations de compétences pour vous rendre la vie plus facile lors de vos runs suivants.


Je crois que jamais un Resident Evil n’avait autant soufflé le chaud et le froid créant cet infini paradoxe de pouvoir aimer Resident Evil 3 plus que le remake de Resident Evil 2 mais tout en le pestant pour tout ce qu’il a oublié de proposer pour en faire le remake parfait. C’était déjà le cas pour Resident Evil 2, mais là Capcom a fait encore plus fort, il n’en était plus à un paradoxe près. Le jeu reste toutefois magnifique, très plaisant à jouer, à l’ambiance exquise mais terriblement frustrant sur tellement de points de l’histoire que les fans n’auront pas fini d’en parler dans les chaumières, même après le confinement.


Note : 8/10
Testé par Hunk sur version PC Steam.
Resident Evil 3 est livré avec le jeu en ligne asymétrique en 4 contre 1 : Resident Evil Resistance.

Et voici l'unboxing de l'édition collector présenté par Hunk :
Posté le 30/03/2020 à 16:59 par Hunk dans Resident Evil 3 (biohazard RE:3)