Resident Evil : Infinite Darkness - série d'animation sur Netflix

Interview officielle de Hiroyuki Kobayashi sur Resident Evil : Infinite Darkness | 16/07/2021 à 16:04



Le site officiel Resident Evil Portal nous offre aujourd'hui une interview du producteur exécutif Hiroyuki Kobayashi sur la série Resident Evil : Infinite Darkness.

Comment en êtes-vous venu à créer Infinite Darkness ?

J’ai déjà travaillé sur 3 films en images de synthèse : Resident Evil: Degeneration, Resident Evil: Damnation et Resident Evil: Vendetta. Mais tout d’abord, j’ai fait savoir au producteur de RE : Vendetta que je voulais aller plus loin que les films, ce qui a fait que nous avons décidé de travailler avec Netflix. L’idée d’avoir une toute première série sur une aussi grande plateforme nous a vraiment enthousiasmés pour ce travail.


Pouvez-vous nous parler des problèmes que vous avez rencontrés sur ce projet ?

Lors de la rédaction du script, je devais être très attentif sur le fait que c’était une série pour la télévision, chaque épisode devait donc finir de sorte que le téléspectateur devait avoir envie de regarder l’épisode suivant.
Nous avons fait en sortie que chaque épisode puisse être identifié de par le lieu de la mise en scène, que ce soit la Maison Blanche, un sous-marin, la Chine ou un laboratoire. Durant ce processus, nous avons déplacé les scènes jusqu’à obtenir les fins les plus dramatiques, ce qui différencie nettement de la structure standard d’un film.


D’accord donc, les séries TV ont besoin d’une histoire et d’un rythme qui maintiennent la curiosité du téléspectateur d’un épisode à un autre. En terme de chronologie, Infinite Darkness se situe entre Resident Evil 4 et 5. Qu’est-ce qui vous a fait choisir cette période ?

Avant que nous ayons un directeur sur le projet, nous voulions que Leon soit présent avec un personnage féminin, le choix s’est donc porté sur Claire. Nous avions besoin d’une période dans la chronologie de Resident Evil où Leon et Claire pouvaient collaborer sans interférer avec les autres événements de la série. Durant nos discussions avec le directeur, nous avions décidé que Leon devait apparaitre entre ses débuts en tant que nouvelle recrue dans la police en 1998 et son traumatisme survenu en 2014 dans Vendetta.
Il a finalement été décidé de placer l’action en 2006, soit 2 ans après avoir secouru Ashley, un moment très connu pour les fans de la saga. Et c’est comme cela que nous en sommes venus à placer Leon, Claire et l’incident de la Maison Blanche en 2006. L’action se passe peu de temps avant que Chris et Jill interviennent au manoir de Spencer pour procéder à son arrestation.


Intéressant. Vous avez donc d’abord choisi les personnages et ensuite une période qui n’interférerait pas avec la chronologie des jeux. Le père d’Ashley, le Président Graham, apparait dans Infinite Darkness. Comment cela a -t-il été décidé ?

Si nous voulions placer l’incident de la Maison Blanche en 2006, il devait forcément y apparaître ! Après avoir consulté l’équipe de développement, nous l’avons désigné comme un président avec un fort sens de la justice, ce que les fans de RE4 apprécieront je pense. Il y a même une scène où il donne un discours, ce qui est quelque chose qui n’a jamais été montré dans un Resident Evil, ce qui donne vraiment l’ambiance d’une série TV américaine.


Avez-vous eu à faire des coupures ou des changements regrettables ?

En travaillant sur l’histoire du Penamstan, nous avions pensé à ajouter d’autres personnages que Leon et Claire. A un moment, nous avions même envisagé de faire revenir Billy apparu dans Resident Evil 0 mais sa présence ne convenait pas avec le contexte. Désolé les fans de Billy !


Alors l’ex-militaire Billy aurait été sur le champ de bataille au Penamstan... C’est dommage qu’il n’ait pas fait son apparition mais cela fait plaisir de voir son nom mentionné !

Avec du drame et du suspense au cœur de cette série, qu’est-ce qui a inspiré le scénario ?


Quand nous étions en train de travailler sur Resident Evil Vendetta, nous étions revenus aux origines horrifiques de la série pour la première moitié du film puis nous avions fait la transition vers l’action pour la seconde moitié, afin de plaire aux fans qui apprécient la franchise de n’importe quel style. Ne voulant pas complètement revenir dans le passé, nous avons décidé de tendre vers le thriller. C'est ce qui nous a amenés à collaborer avec le réalisateur Eiichiro Hasumi, qui est très expérimenté dans ce domaine.
Naturellement, la série contient des éléments d’action et d’horreur, mais nous voulions également des dialogues qu’on ne voit pas habituellement dans les jeux. C’est la première fois que Leon parle de son expérience à Raccoon City et je sais que les fans adoreront ce passage.


Les fans ne voudraient pas manquer ça ! Y a-t-il autre chose que vous avez hâte de faire découvrir à tout le monde ?

L’un des moments-clés est certainement celui des retrouvailles entre Leon et Claire à la Maison Blanche. Il n’y a pas beaucoup de scènes où ils travaillent ensemble mais celles où ils collaborent sont absolument à voir. Le fait qu’ils travaillent chacun de leur côté et qu’ils finissent par se retrouver au même endroit rappelle beaucoup les jeux.


Qu’est-ce qui différencie cette série des productions précédentes ?

Bien que j’ai travaillé sur les trois films en images de synthèse auparavant, l’idée d’une série TV m’avait beaucoup intimidé alors que j’en discutais avec Eiichiro. Cependant, quand nous avons parlé du contexte unique des Resident Evil, il était très motivé pour travailler dessus. En tant que réalisateur de films, il place la caméra aux endroits où il est possible de l’installer.
Les images de synthèse donnent une image très nette de l’action, ce que ne permet pas toujours un vrai film, nous avons donc fait en sorte d’ajuster l’animation pour ressembler davantage à ce qu’une vraie caméra aurait donné.
C’est comme cela que nous sommes parvenus à créer une animation en image de synthèse très réaliste pour un Resident Evil. Si vous avez déjà regardé la série, regardez-la à nouveau avec cette information à l’esprit et cela vous en donnera une toute autre appréciation.


Y a-t-il autre chose que vous souhaiteriez dire à nos lecteurs ?

Resident Evil : Infinite Darkness est disponible partout dans le monde, alors ne ratez pas cette série ! Si elle vous a donné envie de voir davantage Leon dans l’action, vous devriez aussi essayer Resident Evil 6 et Resident Evil : Vendetta. Si vous avez plutôt envie de revoir Claire, elle apparait dans Resident Evil : Revelations 2.
Bien sûr, si vous voulez redécouvrir leur passé, ils sont tous les deux présents dans Resident Evil 2 et son remake. Je serais ravi d’apprendre que la série a poussé des gens à revenir sur ces titres !
Infinite Darkness propose quatre épisodes de 25 minutes, ce qui donne la durée totale d’un film. Netflix a une option très pratique pour passer le générique d’ouverture mais chaque générique a ses différences d’un épisode à l’autre donc j’espère que vous ne les passerez pas ! *rires*

Source : Resident Evil Portal

Resident Evil : Infinite Darkness - La Critique | 10/07/2021 à 8:53



Resident Evil Infinite Darkness vient de paraître sur la plate-forme Netflix. Cette première saison d’une série Resident Evil est une première dans la saga et la question que tout le monde se pose est : est-ce une réussite ?

C’est un exercice difficile auquel je vais devoir me prêter maintenant, sachant qu’il faut rendre une critique sur une série qui n’en est pas une, car il faut bien avouer qu’Infinite Darkness a davantage la structure d’un film CG coupé en quatre parties. Alors certes, on y trouve à la fin de chaque épisode un cliffhanger d’usage mais c’est tout ce que ce titre a d’une série. D'ailleurs, comme toujours Netflix ne se mouille pas pour annoncer une saison 2, cela dépendra de l’accueil du public et du succès pour ce galop d’essai afin de décider si suite il y aura ou pas, mais la fin du quatrième épisode peut nous laisser présager d’une possible suite tout de même.

Bref, vous aurez compris toute la difficulté de rendre une critique sur une série qui n’en est pas une et de ne surtout pas comparer Resident Evil Infinite Darkness aux précédents films CG puisque ça n’en est pas un (de film).

Une fois que je vous ai dit ça, je peux vous introduire le scénario avant d’entrer dans le vif du sujet.

L’intrigue se déroule en 2006, un accès non autorisé sur un serveur local de la Maison Blanche compromet des secrets militaires du Pentagone. L'agent fédéral Leon S. Kennedy fait partie des intervenants pour enquêter sur cet incident, mais à son arrivée les lumières s'éteignent soudainement, laissant Leon et l'équipe chargée de la sécurité du président pris au piège avec comme menace directe des zombies. Pendant ce temps, Claire Redfield, membre de l’ONG TerraSave, mène une enquête dans un camp de réfugiés de l’ONU en République du Penamstan après avoir découvert le dessin étrange d'un enfant victime de la guerre civile qui s’est produite en 2000. Ce dessin lui rappelle l’incident de Raccoon City, la cité des morts. Ces deux invasions de zombies dans des pays éloignés vont finalement mener à des événements qui pourraient bien changer la destinée des Etats-Unis d’Amérique, voire du monde entier.



Pour être tout à fait transparent avec vous, je n’ai voulu rédiger ma critique qu’une fois les conseils d’Hiroyuki Kobayashi respectés. C'est-à-dire en visionnant 4 fois la série (en VF, en VF-STFR, en VO anglaise et en VO anglaise-STFR). Force est de constater que cela renforce la compréhension du scénario et vous aide à saisir les nuances et certains détails. Je vous préviens aussi de quelques spoilers inévitables qui viendront étayer cette critique. Donc si vous n’avez pas encore regardé Resident Evil Infinite Darkness sur Netflix, stoppez vous là.

C’est donc Eiichiro Hasumi qui s’y colle cette fois en tant que réalisateur, sous la houlette du producteur général (Hiroyasu Shinohara) et du producteur exécutif (Hiroyuki Kobayashi). Ils nous ont promis un drama à suspense, ça commence bien car l’objectif est rempli de ce côté là avec notamment une surprise de taille concernant l’un des personnages.

Le premier épisode sert sans surprise à planter le décor. Le second est le plus inspiré et le meilleur selon moi (enfin une scène mettant en scène des rats zombifiés ! De quoi quitter le navire !). Je croyais tenir à ce moment-là la pépite dont je rêvais. Manque de bol, la suite s’enlise dans un manque d’originalité propre aux codes de la série dite « classique » (un labo, un tyran, et un lance-roquette).
C’est ce que voulait Kobayashi, de toute façon.



En plus de cela des répétitions de scènes, même si elles sont prolongées pour nous éclairer de façon ponctuelle dans l’histoire, rognent littéralement sur le temps accordé par épisode, déjà pas folichon (28 minutes réduites à 22 en décomptant les génériques de début et de fin). J’aurais largement préféré que l’inspiration vienne de 2 courtes scènes de flashback en CG lorsque Leon et Claire évoquent tour à tour les incidents de Raccoon City. Au moins, le fan service aurait été assuré et aurait aidé à avaler la couleuvre. RATé !



Heureusement, le charisme de notre BG Leon et ses quelques répliques amusantes sont là pour nous rappeler que Capcom n’a pas tout oublié de ce fan service. Leon présente cependant cette fois une résistance humaine, il n’est plus la boule de chewing-gum rencontrée dans les films CG.



Quant à Claire, elle aurait mérité de prendre une part plus importante dans l’histoire car en l’état elle ne sert pas à grand-chose. Ajouté à cela des passages qui ne sont pas développés, comme par exemple l’arrivée des personnages à Shangai après l’expulsion de la capsule de sauvetage (la Chine n’est pas capable de repérer un îlot flottant ?), ou la filature de Shenmei par Leon depuis Shangai jusqu’à la propriété familiale, ça manque de fond.



Mais le plus dérangeant dans le scénario selon moi c’est le manque de clarté sur le virus qui sévit dans Infinite Darkness. Si le virus T est évoqué, un laboratoire d'analyses doit encore le confirmer et Leon en parle au conditionnel (épisode 1), et malheureusement aucun retour ne peut clairement affirmer sa présence au cours des quatre épisodes. De plus, lorsque Wilson (le Secrétaire à la Défense) menace Claire de lui injecter le virus dans le labo souterrain à la fin, il n'évoque pas le nom du virus en question. La question reste posée, donc.

Reste que les plans cinématographiques choisis par le réalisateur sont très réussis, que la CG est ici d’excellente facture. Et si l’on excepte ici et là quelques ratés sur certaines animations de personnages, elle me semble être la meilleure produite pour les réalisations Resident Evil à ce jour. La bande musicale de Yugo Kanno est fabuleuse ! J'ai hâte de découvrir la B.O. intégrale des 29 titres qui sortira en septembre au Japon.

Un mot sur l’incarnation des rôles des personnages en langue française (les acteurs n’aiment pas l’utilisation du terme « doubleur »), elle est ma foi très réussie, même si des nuances avec la V.O. anglaise ont été remarquées à plusieurs reprises. Les sous-titres FR sur la VF ne respectent pas le mot à mot. Alors même si parfois, on peut être amené à raccourcir la traduction pour coller au débit, là, ça n’est pas justifié à de nombreux endroits.

Conclusion : Resident Evil Infinite Darkness se laisse regarder en soirée avec des pop-corn, ça passe vite et bien pour les moins exigeants, trop vite et avec une bonne dose de déception pour de nombreux fans de la saga.

Note : 6/10

Plus loin : Interview Famitsu, Interview IGN Japon

Resident Evil Infinite Darkness : Interview d'IGN Japon | 05/07/2021 à 13:46

Nous sommes tout près de la sortie (ce jeudi) de la série Resident Evil Infinite Darkness sur la plate-forme NETFLIX, aussi les dernières entrevues avec le producteur Hiroyuki Kobayashi et le réalisateur Eiichiro Hasumi initiées avec la presse japonaise il y a quelques semaines finissent d'être publiées.

Aujourd'hui, intéressons nous à celle d'IGN Japon. Je n'ai repris que les moments les plus intéressants car la grosse partie des détails a déjà été abordée dans l'interview de Famitsu que je vous ai traduite il y a quelques jours.

IGN : Resident Evil est une longue saga qui fête maintenant ses 25 ans. Est-ce difficile de créer une histoire originale qui s'y intègre parfaitement ?

Kobayashi : Dans ces 25 ans, Il y a évidemment une chronologie de la saga à respecter. Nous avons décidé que les évènements se dérouleraient en 2006 avec Leon et Claire comme personnages connus.



Hasumi : J'ai participé à cette production sans être familier avec la saga Resident Evil contrairement à d'autres membres de l'équipe. Il m'a donc fallu poser un tas de questions à M. Kobayashi, comme quel genre de personnage était Leon. Leon est passé de policier débutant à Raccoon City, doté d'un sens aigu de la justice, à cet homme usé par la lutte contre le bio-terrorisme dans Resident Evil: Vendetta sorti en 2017. M. Kobayashi m'a dit que ça pourrait être intéressant d'en faire une dramaturgie, alors j'ai fait une histoire à partir de cette recommandation.

IGN : Vous tentez pour la première fois une série de quatre épisodes sur Netflix, quelle en est la raison ?

Kobayashi : J'ai déjà produit trois films 3DCG, donc cette fois-ci j'avais envie de raconter une histoire de façon épisodique. J'aime les séries télévisées et les anime, alors je voulais créer cette excitation d'enchainer le scénario sur le prochain épisode dès que possible. J'ai discuté avec le réalisateur et nous avons travaillé sur la fin de chaque épisode en tenant compte de la composition du scénario.

IGN : La séquence d'ouverture commence par une scène où les forces spéciales américaines interviennent sur le terrain. Qu'est-ce que votre expérience de réalisateur peut apporter à cette scène ?

Hasumi : Je pense que la scène d'ouverture est très importante dans les films, en particulier pour les films dramatiques. C'est comme pour une première chanson d'un concert de rock.

IGN : Leon étant la tête d'affiche, faut-il donc s'attendre à de l'action et à des moments forts ?

Kobayashi : Cette fois, c'est un drame à suspense, j'ai essayé de faire en sorte que l'action ressemble davantage à un Resident Evil "classique". Et pour ce faire, j'ai demandé au réalisateur d'intégrer des scènes classiques, comme l'utilisation d'une certaine arme à la fin.

Hasumi : Quant à Leon, M. Kobayashi m'a indiqué que ce personnage peut effectuer toutes les actions d'un Tom Cruise.

IGN : Alors, dites-nous en plus sur le rôle de Leon !

Hasumi : Leon est un personnage qui ne parle pas beaucoup. Je pense que cela contribue à son charme. Vous verrez une scène où Claire et Leon sont en désaccord sur une vérité à ne pas dévoiler.

Kobayashi : L'œuvre précédente, Resident Evil Vendetta, date de 2017 mais les évènements se déroulent en 2014. Elle dépeint un Leon fatigué par tout ce qu'il a vécu et qui se réfugie dans l'alcool. L'histoire de Resident Evil : Infinite Darkness le dépeint plus jeune, dans son rôle actif en tant qu'agent du gouvernement.

IGN : Comment l'autre personnage principal, Claire, est-elle représentée ?

Hasumi : C'est une femme très carrée, et je pense que cette période de son existence est très intéressante comparée à un Leon qui a dû changer de positionnement. Bien sûr, il existe toujours cette franche camaraderie et cette relation de confiance, mais les chemins séparés qu'ils vont devoir suivre constituent une partie importante du drame qu'ils vont vivre.