Resident Evil 6 : le test de Hunk
Réglages indispensables !
Première chose essentielle à savoir pour mieux apprécier le jeu, allez faire un tour dans les options qui ne sont pas là pour faire joli, réglez la caméra sur la position 3 et la vitesse de votre tir sur 2 ou 3, vous n'en aurez que moins de nausées durant le jeu et votre précision n'en sera que plus pointue pour vos stats.
Pensez également à augmenter la luminosité jusqu'au niveau 30 pour un meilleur confort de jeu dans les nombreuses scènes sombres. Enfin, désactivez la présence du HUD à l'écran.
Une fois paré pour l'aventure, vous débutez le tutoriel qui est hyper scripté (au point de ne pas pouvoir explorer les lieux traversés) mais spectaculaire ! Une vraie première scène hollywoodienne référence à Jurassic Park 2.





Le choix des campagnes
Jake & Sherry, la descendance du mal
Ne sachant par quel ordre démarrer le jeu, je me suis laissé tenter par l'aventure de nouveaux destins, ceux de Jake Muller (le fils de Wesker) et de Sherry Birkin (la petite fille de Resident Evil 2 devenue adulte à présent), réunion que rien ne laissait présager dans un épisode principal de la saga. Voyons voir comment Capcom a pensé ce scénario.
Le début de cette campagne à Edonia est très brouillon mais explosif. Inutile de s'occuper des J'avos, ils ne lâcheront pas de skill points dans cette introduction.
Le chapitre 2 dans le blizzard est le moins réussi de cette campagne, on ne voit pas grand chose et la fuite en moto neige vous donnera quelques sueurs froides, avec un chemin semé d'embûches comme seul échappatoire, et des QTE pour lesquels une attention de tous les instants est requise.
Le boss Ustanak pour toute cette campagne est une énorme trouvaille par contre.
Bien flippant quand celui-ci vous entend et vous charge avec un instinct de tueur né. Mention spéciale pour la fin du chapitre 2, dans la grotte souterraine où votre côté infiltration stratégique sera mis à rude épreuve dans une partie de cache-cache mémorable.
Quelques idées ont été importées de la série Metal Gear avec la possibilité de se cacher dans des casiers. Le passage en Chine donnera lieu à des combats plus intensifs avec notamment un boss tronçonneuse dont Capcom a le secret pour le faire revenir sans lassitude, et une poursuite à moto prétexte à utiliser le binôme de personnages à la conduite et aux tirs contre les J'avos poursuivants. La marge de manoeuvre est réduite et il n'y a pas la place pour les retardataires.
Sinon, vous trouverez aussi dans cette campagne des références empruntées à d'anciens épisodes, comme le bruitage pour l'ouverture des portes électromagnétiques ou la recherche d'une batterie de secours. La fin de cette campagne, plutôt bonne, vous propose de retrouver l'Ustanak plus accrocheur que jamais dans un combat scripté cette fois à base de QTE.





Chris & Piers : Resident Evil 5 a la peau dure
Pour continuer cette aventure de Resident Evil 6, je choisis de me lancer avec Chris Redfield et Piers Nivans, n'ayant que peu apprécié le côté action de Resident Evil 5, je me suis dit autant passer par cette campagne et attendre pour me mettre aux commandes du duo Leon/Helena (le prétendu meilleur pour la fin).
Mon intuition avait vu juste, cette campagne est celle que j'ai la moins appréciée. Cette mission militaire du BSAA est pourtant diversifiée (sauvetage d'otages) et comporte de vrais moments d'émotions de par la relation introduite entre Chris et Piers. Chris dérouille sévère par moments mais tel un "super Leon", il se relève toujours et repart à l'assaut ! Cette campagne, comme toutes les autres, apporte son lot de nouveaux ennemis et boss (dont le gigantissime Ogroman).
Ici, c'est la rencontre avec les Chrysalides qui nous fait prendre conscience de la gestation du virus C dans les corps hôtes avant leur éclosion révélant cette nouvelle espèce mutante redoutée et redoutable : les J'avos.
Le serpent (Iluzija) est lui un clin d'oeil au tout premier Resident Evil, mais il existe une menace bien plus grande pour Chris et ses co-équipiers, une certaine "Ada Wong"... Je ne vous en dis pas plus.
Mon gros coup de gueule pour cette campagne repose sur la conduite de votre personnage dans la fuite imposée sur les bateaux en Chine à la poursuite d'Ada Wong (chapitre 3), c'est juste injouable si on ne comprend pas le "truc". Le personnage que l'on dirige ne se remet pas automatiquement dans la bonne direction lors d'un changement de direction angulaire, et il arrive aussi de buter artificiellement sur un obstacle qui ralentit votre progression et ne vous laisse alors plus aucune chance face au pilote de l'hélico qui se fera une joie de vous faire couler avec l'embarcadère. J'ai dû recommencer une bonne vingtaine de fois ce passage avant de comprendre cette partie du gameplay à la maniabilité foireuse. La fin de ce troisième chapitre, à bord du véhicule militaire, n'est pas beaucoup mieux.
Heureusement, la fin de cette campagne sauve pas mal le reste avec une fin en apothéose, digne des plus grands films catastrophe et un boss à la Capcom juste monstrueux (Haos). Chris retrouve également ses sensations de pilotes de chasse avec Piers aux commandes, pour la partie "Missile Command".





Leon & Helena : retour aux sources ?
Passons maintenant à la campagne qui alléchait le plus les pauvres fans boys que nous sommes, celle qui promettait un retour aux sources, la campagne de Leon et Helena.
Tout comme la phase de tutorial et ce qui avait pu être vu dans la démo de Resident Evil 6 incluse avec le jeu Dragon's Dogma, le début de cette campagne est scripté, et les phases d'exploration impossibles dans un premier temps. Assez inexplicablement, certaines scènes cinématiques ont un flou désagréable dans cette campagne. Est-ce volontaire ? Si c'est le cas, je n'en vois toujours pas l'explication. Le retour aux sources se matérialise ici par :
- l'arrivée de zombies nouveaux, comme les infectés de 28 jours plus tard, avec une scène dans les sous-sols du métro qui rappellent le film de Danny Boyle par leur jeu d'ombres.
- Une ville dévastée et en proie au chaos, Tall Oaks, la nouvelle Raccoon City qui, tout comme dans Resident Evil 2 bénéficie de son "Gun Shop" (armurerie).
- Des phases d'apaisement après l'attaque d'une horde.
- Des énigmes sympathiques et jamais difficiles à résoudre (dans la cathédrale par exemple).
C'est aussi la campagne qui permet d'essayer des tas de trucs amusants, comme poser une bombe derrière une porte-grille remplie de zombies ou lâcher des grenades incendiaires sur des zombies parqués en bas d'une plate-forme par exemple.
Mais cette campagne s'illumine aussi et surtout par la beauté des décors ici présents. De la ville en passant par le cimetière, sans oublier le labo souterrain et les catacombes en ruines, tout cela rappelle un design level d'un certain Tomb Raider, c'est la campagne la plus réussie au niveau graphique à mon sens. Reste quelques choix critiquables : le passage sous l'eau qui n'était pas vraiment nécessaire, car ces phases de jeux entrainent toujours une maniabilité hasardeuse que l'on redoute toujours. En mode solo, lorsque vous jouez Leon, j'ai attendu bêtement qu'Helena se charge du boss façon "Jaws" alors que j'ai finalement dû m'en occuper moi-même... La phase des QTE pour piloter l'avion est par contre elle, agréable.
Cette campagne perd toutefois de son intérêt dès que Simmons entre en jeu, non seulement il mute en différentes espèces, ce qui en soi est propre au nouveau virus C mais c'est interminable. De plus le choix des transformations de Derek Simmons sont plus que discutables : T-Rex forme et mouche géante, uh !
Si Capcom veut nous faire un nouveau Dino Crisis ou un remake de La Mouche ok, mais dans un jeu à part entière alors ! C'est quoi le rapport des ADN combinés au virus C là-dedans ?
Ceci dit, même si tout cela peut paraître too much, les combats avec ces différentes formes de boss restent agréables.





L'envers du décor avec Ada Wong
Une quatrième campagne rallonge ensuite votre aventure, celle d'Ada Wong.
Cette campagne est une bonne surprise, Capcom ayant minimisé son temps d'accomplissement lors de sa divulgation cet été. Elle se joue seul(e), sans partenaire. Vous démarrez dans un sous-marin dont le cloîtrement est emprunté au vaisseau spatial d'un Dead Space. Un clin d'oeil est aussi fait à Metal Gear (encore) avec des casiers à fouiller mais vides cette fois. Vous aurez droit aussi dans cette campagne une séance de course poursuite pas évidente (avec l'Ubistvo, le J'avo tronçonneuse). Et l'on en vient à se demander si finalement, cette résistance du virus C pour la survie d'une espèce n'est pas exagérée. Vous terminez en apothéose avec entre autres, le combat à bord de l'hélicoptère contre la version "T-Rex" de Simmons, un des passages de gameplay les plus plaisants du jeu.





Que retenir de ce Resident Evil 6 ?
Un jeu à ajuster dans les options sur quelques critères pour l'apprécier à sa juste valeur.
Les + :
+ Des campagnes globalement longues et parfois surprenantes.
+ De vrais scènes hollywoodiennes, de l'action prenante.
+ Trois jeux en un, Capcom a tenu sa promesse avec ce risque sans garantie d'essayer de plaire à tout le monde.
+ Quelques bonnes références à d'anciens épisodes.
+ Des boss gigantesques made in Capcom.
+ De l'émotion.
+ La campagne à Tall Oaks, véritable coup de coeur avec ses zombies nouveaux et son ambiance si particulière.
+ Les attaques de mêlées par enchainement redoutables.
+ L'Ustanak.
+ Le gore.
Les - :
- Un jeu trop scripté, à l'interactivité limitée, frustrant pour les explorateurs en herbe.
- Un scénario qui n'explique encore une fois pas grand chose in-game.
- Les documents absents dans le jeu même annihile tout espoir d'immersion.
- Quelques niveaux de campagne nettement en dessous (celle dans le blizzard notamment).
- Beaucoup de copier-coller des bonnes idées d'autres éditeurs.
- Trop de QTE, du coup on meurt plus souvent à cause de ces derniers que des combats in-game.
- Trop longues phases de fuites dans l'urgence des situations.
- Pas assez d'énigmes.
- Le système de couverture raté.
- Des choix de boss finaux discutables.
- Des noms d'ennemis que l'on ne retient pas.
Note : 7,5/10