Actualités

Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City - La critique | 20/11/2021 à 20:11

BIENVENUE A RACCOON CITY



Pour les fans de Resident Evil, cela fait déjà un moment qu’il faut oublier le traumatisme des films Live de Paul W.S. Anderson. Aussi, lorsque Johannes Roberts est embauché pour réaliser ce tout nouveau RESIDENT EVIL au cinéma, l’espoir des fans de voir enfin l’univers des jeux vidéo retranscrit sur grand écran renaît.

Mais attention, J. Roberts, même s’il se déclare être un grand fan de la licence, prévient qu’il adaptera lui aussi librement sa vision d’un Resident Evil pour les salles obscures tout en s’engageant à respecter cet univers particulier si cher aux fans de la saga de Capcom. Nous voici donc repartis pour un tour, sous la houlette de Constantin Film et de Sony Pictures pour une série B horrifique assumée : Bienvenue à Raccoon City !

Raccoon City, cette ville du middle West des Etats-Unis, berceau de la compagnie pharmaceutique Umbrella qui fournit du travail à quasiment toute la population, jusqu’aux plus pauvres gens, le plein emploi en quelque sorte. Mais derrière cette compagnie se cache des hommes et des femmes capables de concevoir des armes humaines bio-organiques, aussi lorsqu’une fuite d’un virus (le virus T) capable de transformer les hommes en zombies se répand dans la ville, l’horreur prend forme, grandeur nature.

L’action se déroule en 1998 avec une présentation binaire des deux premiers jeux : la mission au manoir Spencer de l’équipe Alpha team des S.T.A.R.S. et l’arrivée en ville de Leon S. Kennedy, nouvelle bleusaille du commissariat de Raccoon ainsi que de Claire Redfield, venue rendre visite à son frère Chris.
Le scénario prend énormément de libertés, libre adaptation oblige avec parfois de bonnes idées mais le plus souvent l’orientation scénaristique m’a laissé perplexe, les choix n’étant pas forcément judicieux ou heureux pour la suite.

Au point de me demander durant les 20 premières minutes si je n’allais pas assister à un ratage complet, mais finalement cela n’était qu’un retard à l’allumage, plus de peur que de mal.

La vraie force de cette nouvelle œuvre cinématographique réside dans son approche. On est dans un Resident Evil avec tout ce que cela comporte de références aux œuvres du cinéma fantastique et d’horreur comme le proposent si bien les jeux vidéo. Et cette approche très terre à terre du planté de décor horrifique et de son ambiance prenante tout en suspense fait passer l’heure quarante de façon très agréable même si des longueurs de plans, véritables hommages à certaines scènes de RE1 et RE2, étaient évitables. J. Roberts a pris soin de reprendre ce qui a inspiré les créateurs de Resident Evil qui avaient pour références entre autres les John Carpenter, Stephen King et bien sûr le sieur George A. Romero.

Alors, que vous soyez fan ou pas de cinéma d’horreur vous apprécierez cette approche avec quelques scènes chocs, mais sans gore sanguinolent gratuit, tout en respect de l’œuvre originale. A la rigueur, jouer aux jeux procure bien plus de sensations dans la projection horrifique du sujet, donc au moins pour celles et ceux qui ont eu le "trouillomètre" à zéro avec les jeux peuvent s’asseoir en paix dans leur fauteuil et apprécier le spectacle qui leur est proposé.
Car celui-ci est plutôt rondement mené avec un bestiaire choisi mais qui ne va pas assez loin, ni dans la variété, ni dans sa fréquence d’apparition, mis à part pour le traitement des zombies, très réussis, à l’ancienne sans trop de pourriture... euh pardon de fioritures !
Mais ce choix est là encore assumé par le réalisateur pour marquer les esprits comme au bon vieux temps pour ce genre de série B.

D’ailleurs, le film ne comporte que quelques effets spéciaux digitalisés mais ils sont dans l’ensemble réussis, normal quelque part ils ont été réalisés par Mr.X. Les fanatiques de la Marvelisation des SFX à tout va pesteront de ne pas se gaver d’images numériques sur toute la longueur, mais c’est ainsi dans la maison d’Umbrella.

Là où le film déconne un peu plus, c’est dans le choix des personnages à l’écran. Je ne rentrerai pas dans la polémique de la non ressemblance physique pour certains acteurs car les « basheurs » de tout bord en seront pour le compte, tant leur jeu d’acteur est bien rempli. Non, là où ça pêche c’est dans le tempérament de leur rôle que le scénario leur a assigné. Autant être clair, c’est très décevant pour Leon et Wesker. C’est bien simple, ils sont très éloignés de leur personnalité si singulière connue dans les jeux. Et puis, ils ne sont pas tous présents… Barry ? Où est Barry ?

C’est dommage parce que le fan service est bien présent à de nombreuses reprises, comme pour la référence des clés emblèmes qui ouvrent les portes correspondantes ou pour l’hommage à Code Veronica qui n’est pas là simplement pour faire joli.

Alors, avec tout ce pour et ce contre, ces cartes que vous avez en main, à vous de vous faire votre propre idée sur ce nouveau Resident Evil à Raccoon City. Tout ce que je peux vous dire en conclusion c’est que J. Roberts nous propose sa nouvelle approche, il ne perd pas le fil conducteur, même si les choix scénaristiques qui ont été pris dans cette libre adaptation des deux, voire trois premiers jeux vidéo sont très discutables, il n’en reste pas moins que ce Resident Evil là est bien meilleur que n’importe quelle autre production de film Live sur le sujet.

A voir si celle-ci rapportera autant d’argent au box-office (le public cible étant résolument différent et la pandémie faisant toujours du tort au remplissage des salles), ça c’est une autre histoire…

Dernier conseil réservé aux aficionados des génériques, restez encore un peu à la fin, une belle surprise vous attend.

VERDICT : 3/5 SATISFAISANT
Posté le 20/11/2021 à 20:11 par Hunk dans Resident Evil : Welcome to Raccoon City [FILM REBOOT]